Vieillissement et migration: les dépenses publiques face à un équilibre précaire!

Antonin examine en profondeur divers aspects des dépenses publiques, traitant des défis sociaux, territoriaux, souverains, écologiques et économiques. Son travail offre une perspective complète sur le sujet, étayée par des graphiques et des données.

Les analyses économiques et les orientations de l’essai reflètent les opinions personnelles de l’auteur, et non celles de La Finance Pour Tous, qui sert de plateforme pour partager cet essai bien documenté et détaillé.

Cette semaine, Antonin se penche sur les thèmes du vieillissement et de l’immigration.

En 2020, les dépenses de retraite s’élevaient à 14 % du PIB, représentant environ un quart des dépenses publiques. Le déficit récurrent des régimes de retraite est estimé à 2,1 % du PIB annuellement pour les 25 prochaines années, en raison de la démographie.

Texte et illustrations : Antonin Batteur

Les soins aux personnes âgées, en particulier pour les maladies chroniques, voient leur coût augmenter de 3,8 % par an, un tiers de cette hausse étant attribuable au vieillissement de la population.

Le nombre de personnes dépendantes pourrait doubler d’ici à 2050, nécessitant un accroissement des dépenses pour la dépendance, prévues à 52 milliards d’euros en 2060, soit 2,07 % du PIB.

Logement et services adaptés : il est essentiel de développer des infrastructures dédiées telles que les EHPAD, les résidences services, et les services d’aide à domicile. Il sera nécessaire de créer 60 000 places en EHPAD et 215 000 dans des habitats alternatifs d’ici 2050. Le coût pour moderniser les EHPAD existants est estimé à 15 milliards d’euros pour 150 000 places.

Les politiques d’accueil et d’intégration des migrants demandent des budgets dédiés, incluant l’hébergement, la formation linguistique et l’accès aux services publics (moins de 1% du budget). L’impact de l’immigration sur les finances publiques françaises était d’environ -0,3 point de PIB en 2019, indiquant une contribution nette légèrement négative. Cette évaluation est principalement due à une contribution fiscale inférieure des immigrants, en raison de revenus moyens plus faibles, alors que les dépenses publiques à leur égard ne dépassent pas significativement celles pour les non-immigrants. En revanche, en 2021, la contribution nette des immigrants aux finances publiques françaises est généralement évaluée entre ±1% du PIB.

Cependant, leur présence est cruciale pour atténuer les effets du vieillissement démographique, favoriser le renouvellement de la population, stimuler la croissance économique, financer les régimes sociaux et pallier les pénuries de main-d’œuvre dans des secteurs clés comme la santé, la construction et la restauration.

En 2024, au 1er janvier, 13,1% des médecins en activité étaient diplômés à l’étranger, dont 7,5 % hors de l’UE (principalement en Algérie à 37%, en Tunisie à 12,4%, en Syrie à 9% et au Maroc à 7,4%). Cette augmentation de 81% depuis 2010 du nombre de médecins étrangers en France s’explique par un besoin accru de spécialistes, notamment en chirurgie (21% des spécialistes chirurgicaux sont étrangers) et en médecine spécialisée (17,4%). Cette tendance est moins marquée chez les infirmiers, qui sont seulement 3% d’étrangers, avec une proportion stable d’infirmiers formés à l’étranger entre 2012 et 2022. Toutefois, la situation en France est loin de celle de la Roumanie ou de la Belgique, où respectivement 42,7% et 15,3% des médecins en activité sont étrangers. De plus, en France, plus de 40 % du personnel médical a au moins 55 ans, ce qui nécessitera un renouvellement prochain.