Dans un climat de tension transatlantique marqué par les frictions entre le président américain et le milieu académique, il est primordial de souligner l’importance des étudiants internationaux dans l’économie. Harvard, institution vénérable des États-Unis, se retrouve malheureusement au cœur des critiques de Trump envers les universités.
Localisée dans le Massachusetts et inaugurée le 28 octobre 1636, Harvard est la plus ancienne institution d’enseignement supérieur américaine et a été le lieu d’étude de nombreuses personnalités influentes :
- Plusieurs présidents des États-Unis, tels que Barack Obama, George W. Bush ou Franklin Delano Roosevelt, sont des anciens élèves de Harvard.
- Des entrepreneurs célèbres comme Mark Zuckerberg et Bill Gates ont également fréquenté cette université.
- De nombreux lauréats du prix Nobel dans diverses disciplines comme la médecine, la physique, la chimie, la littérature, la paix et les sciences économiques ont étudié à Harvard.
Cette université représente un symbole de l’excellence académique américaine depuis plusieurs décennies.
La posture de Trump vis-à-vis de l’enseignement supérieur
Donald Trump a adopté une position critique envers les universités américaines, cherchant à les discipliner. La raison principale semble être alignée avec les idéaux conservateurs du président : son administration a restreint l’accès à certains sites web pour des termes jugés controversés (liés à l’écologie, aux questions de genre…), et a lancé une offensive contre le « wokisme » au sein de son gouvernement. L’objectif déclaré étant de combattre l’antisémitisme présumé parmi les étudiants et le personnel des universités.
Pour mettre la pression sur ces institutions, il a menacé de réductions budgétaires, ce qui correspondrait à une stratégie de diminution des dépenses publiques, très critiquée par les marchés financiers. L’Université de Columbia, par exemple, s’est vue menacer d’une réduction de 400 millions de dollars et a dû se plier aux exigences sans pour autant les approuver.
Dans ce cadre, Harvard se positionne comme l’une des rares institutions refusant de céder, exacerbant le conflit avec l’administration Trump. Cela soulève une interrogation : pourquoi Donald Trump s’acharne-t-il spécifiquement contre Harvard ?
Les motifs de l’obstination de Donald Trump envers Harvard
À Harvard, certaines facultés comme la Harvard Divinity School ont suspendu certains programmes dans le but d’apaiser les tensions. Toutefois, la plupart des exigences de l’administration Trump ne sont pas acceptées par l’université, qui les conteste même en justice. Dans une lettre publique datée du 14 avril, le président de Harvard a affirmé que « l’université ne renoncerait ni à son indépendance, ni à ses droits constitutionnels » face aux menaces gouvernementales. En réaction, l’administration a gelé 2,3 milliards de dollars de fonds destinés à Harvard, faisant grimper la somme totale à plus de trois milliards de dollars.
La confrontation ne se limite pas aux aspects financiers mais touche également directement les étudiants. Le 22 mai, le Département de la sécurité intérieure des États-Unis a déclaré que Harvard ne pouvait plus accueillir d’étudiants internationaux. Harvard a immédiatement contesté cette décision en justice, décision qui a été suspendue pour au moins deux semaines.
L’impact économique des étudiants internationaux aux États-Unis
Les étudiants étrangers représentent un atout économique non négligeable pour les États-Unis.
En effet, ils ont contribué à hauteur d’environ 43,8 milliards de dollars et ont généré 378 175 emplois durant l’année académique 2023/2024, d’après la NAFSA. Rien que sur le campus de Harvard, les étudiants internationaux ont rapporté approximativement 383,6 millions de dollars et créé 3 910 emplois durant la même période, surpassant les contributions des étudiants étrangers de certains États américains. Cette manne financière provient en partie des coûteux droits d’inscription (environ 60 000 dollars annuels) que ces étudiants doivent payer.
Cependant, le 27 mai, Washington a suspendu temporairement les demandes de visas pour les étudiants étrangers, dans l’attente d’une nouvelle politique de surveillance des réseaux sociaux pour les candidats au visa étudiant. Cette mesure pourrait complexifier et prolonger le processus d’obtention du visa, impactant à terme le nombre d’étudiants internationaux.
La NAFSA calcule que le bénéfice économique d’un étudiant étranger inclut les frais de scolarité (inscription, livres, fournitures), ainsi que les coûts de logement et de pension annuels, sans oublier divers autres frais. Cependant, toutes ces recettes pour l’économie américaine sont ajustées en déduisant toute aide financière américaine.
Les étudiants étrangers en France
En France, les retombées économiques des étudiants internationaux atteignent 5 milliards d’euros pour un coût total de 3,65 milliards d’euros, soit un bénéfice net de 1,35 milliard d’euros, selon une étude de 2022 réalisée par Campus France.
Le faible coût des études en France, comparé aux États-Unis, est une des raisons de cet impact économique modeste. Les frais moyens acquittés par les étudiants internationaux pour un cursus dans l’enseignement supérieur français s’élèvent à 1 104 €.
La majorité des étudiants étrangers, environ 66 %, fréquentent des universités publiques. Même les écoles de commerce françaises, qui comptent parmi les plus onéreuses du pays, affichent des frais bien inférieurs aux normes américaines avec un coût moyen de 10 700€. Néanmoins, l’impact des étudiants internationaux dépasse le cadre financier à court terme. Après leurs études en France :
- 88% envisagent de travailler avec des entreprises françaises,
- 90% recommandent la France comme destination d’études,
- 88% expriment le désir de revenir en France pour du tourisme.
Je suis Aurélie. En tant que membre dynamique de l’équipe Guineetime, je vous guide à travers les évolutions économiques et culturelles. Ma passion pour l’innovation vous aide à anticiper les grands changements.