Loi de finances 2026 : un projet d’austérité

Loi de finances 2026: Austerité au programme, ce que ça change pour vous!

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Les contribuables doivent se préparer à une année atypique. Alors que les débats parlementaires débutent aujourd’hui, examinons les principales dispositions à venir.

Gel des barèmes fiscaux

Exceptionnellement, le barème de l’impôt sur le revenu ne sera pas ajusté cette année. Cela entraînera inévitablement une hausse de l’impôt pour ceux qui ont bénéficié d’une augmentation de salaire en 2025. Environ 200 000 ménages, qui n’étaient jusqu’alors pas imposables, seront désormais assujettis à l’impôt. Cette mesure devrait générer 1,9 milliard d’euros de recettes.

Tranche de revenu imposable (pour une part)

Taux d’imposition

jusqu’à 11 497 €

0 %

de 11 498 € à 29 315 €

11 %

de 29 316 € à 83 823 €

30 %

de 83 824 € à 180 294 €

41 %

au-delà de 180 294 €

45 %

Certains législateurs suggèrent de revaloriser uniquement les deux premières tranches de revenus afin de ne pas pénaliser les ménages les plus modestes. Affaire à suivre.

Prestations sociales stabilisées en 2026

« Le maintien du niveau des prestations sociales de 2025 sera observé. Dans un contexte de faible inflation, cette mesure devrait avoir un impact limité sur le pouvoir d’achat des bénéficiaires, tout en contribuant significativement à freiner l’augmentation des dépenses sociales », selon le projet de loi de finances.

Cela signifie que toutes les aides (APL, aides aux personnes handicapées, allocations familiales, etc.) ne connaîtront pas d’augmentation.

De plus, le projet de loi prévoit que les étudiants étrangers non européens non boursiers ne seront plus éligibles aux aides au logement.

Retraites : fin de l’abattement de 10 %

Le projet propose de remplacer l’actuel abattement de 10 % sur les pensions de retraite par un abattement forfaitaire de 2 000 € pour une personne seule et de 4 000 € pour un couple. Actuellement, les retraités bénéficient, comme les actifs, de cet abattement.

Selon plusieurs experts, cette mesure n’aurait pas d’impact sur les personnes non imposables, mais serait significative pour celles déclarant plus de 50 000 € de retraite annuelle.

Prolongation de la taxe sur les hauts revenus en 2026

La Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), adoptée dans le cadre du PLF 2025, est une mesure temporaire destinée à garantir une imposition minimale de 20 % sur le revenu des contribuables les plus aisés.

Cette taxe, initialement temporaire, est prolongée pour un an. Elle s’applique aux ménages avec des revenus supérieurs à 250 000 € pour une personne seule et 500 000 € pour un couple, en établissant un taux minimal d’imposition de 20 %.

Amplification de la réduction d’impôt Coluche

Le projet envisage de doubler le plafond de réduction d’impôt pour les dons faits aux organismes d’intérêt général à but non lucratif qui assistent les personnes en difficulté (nourriture, logement, soins, violences domestiques…). Actuellement, le taux de réduction est de 75 % jusqu’à un don de 1 000 €, il pourrait passer à 2 000 €.

Majoration des allocations familiales repoussée de 14 à 18 ans

Le projet de loi de finances prévoit de retarder l’âge de l’enfant (de 14 à 18 ans) pour bénéficier de la revalorisation des allocations pour les familles ayant au moins deux enfants, ce qui permettrait d’économiser environ 200 millions d’euros.

De plus, la modeste réduction d’impôt pour frais de scolarité serait éliminée. Elle représente 61 € par enfant pour le collège, 153 € par enfant pour le lycée et 183 € pour l’enseignement supérieur.

Serrage de vis sur le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile

Le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile représente un coût significatif pour l’État, étant la deuxième niche fiscale la plus onéreuse après le crédit d’impôt recherche (6,85 milliards d’euros).

Bien que le projet de loi de finances n’envisage pas de réduction directe, certains parlementaires proposent depuis quelque temps de diminuer l’avantage fiscal, actuellement de 50 % des dépenses, dans la limite annuelle de 12 000 € (avec des majorations pour les personnes âgées ou handicapées). Ce taux pourrait être réduit à 40, 30, voire 25 % pour certains services.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a déjà exprimé son intention de ne pas diminuer le taux pour la garde d’enfants et les soins aux personnes âgées.

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