À 21 ans, on se considère souvent comme assez mature et averti pour ne pas tomber dans les pièges. Pourtant, même les plus prudents peuvent se faire duper.
Charles*, un jeune étudiant en droit à l’Université Toulouse Capitole, originaire d’Albi, prend le train quotidiennement pour se rendre à Toulouse. Le 16 octobre, alors qu’il marchait rue de Bayard vers 10 heures du matin, un individu l’aborde.
Charles se souvient : « L’homme, la quarantaine ou la cinquantaine, avait des yeux bleus et une carrure imposante. Il parlait avec un accent irlandais prononcé et s’exprimait uniquement en anglais, me demandant si je le comprenais bien. Il semblait extrêmement anxieux. » Ce que Charles ignorait à ce moment, c’est qu’il venait de croiser la route d’un escroc très habile.
Piégé par l’escroquerie de l’Irlandais en détresse
L’homme face à lui prétend avoir été dérobé de son portefeuille contenant tous ses documents dans un bar. Il explique avoir urgent besoin d’argent pour refaire ses papiers et retourner en Irlande au plus vite. « Il m’a proposé d’aller retirer de l’argent pour lui et en retour, il effectuerait un virement instantané via son application bancaire », explique Charles.
Initialement réticent, Charles est finalement persuadé d’aider. « Je me suis dit que si j’étais dans sa situation, j’aurais aimé recevoir de l’aide », ajoute-t-il. L’homme lui montre un solde de 3 000 livres sterling sur son compte et lui promet un transfert immédiat. Il lui donne son numéro, le contacte sur WhatsApp, et lui envoie une photo de son passeport ainsi qu’un faux reçu de virement sur son IBAN.
Après une vingtaine de minutes, Charles accepte de retirer l’argent. « Il était très convaincant, en m’accompagnant au distributeur, il s’intéressait à ma vie, me posant diverses questions. Il m’a demandé 500 euros que j’ai retirés. Puis, il a prétendu que, comme il ne pouvait envoyer que des livres sterling, il fallait que j’ajoute 80 euros pour équilibrer le transfert. J’ai obéi sans trop réfléchir. »
Cependant, le virement promis par l’escroc n’a jamais été effectué. « Il m’a expliqué que le délai était normal du fait que sa banque était à l’étranger et que cela prendrait au maximum 3-4 heures », raconte Charles.
Un type d’arnaque bien connu en France
Bien que Charles ait « retrouvé l’homme le lendemain sur le quai de la gare, occupé à répéter son stratagème avec une autre étudiante », il n’a pas osé l’approcher. Lorsque l’homme l’a aperçu, il a pris la fuite. Charles, honteux, est allé porter plainte immédiatement, réalisant après quelques recherches en ligne qu’il avait été victime d’une escroquerie.
Aujourd’hui, Charles souhaite « mettre en garde les autres pour éviter qu’ils ne subissent le même sort ». Cette escroquerie, surnommée l’arnaque à l’Irlandais, a fait de nombreuses victimes dans plusieurs régions françaises.
Plus tôt dans le mois, un interne en médecine a perdu 340 euros sur un parking près de Caen, abordé par « un Irlandais en détresse ». Des incidents similaires ont également été signalés à Lyon et à Angers.
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