Dans la section d’isolement de Seysses, les prisonniers ne peuvent pas se voir; ils communiquent à travers les fenêtres. C’est de cette manière que Cédric Jubillar aurait commencé à discuter avec Marco, son voisin de cellule. Marco est décrit comme un individu manipulateur et dangereux, un récidiviste qui a été condamné pour viol, incendies volontaires et actes de torture.
Marco prétend que lors de leurs discussions nocturnes, Cédric lui aurait confié avoir assassiné Delphine. « J’ai perdu la tête, je m’en suis débarrassé », lui aurait-il révélé. Il aurait même précisé l’emplacement du corps – « dans la ferme incendiée » – et se serait moqué des forces de l’ordre : « Les gendarmes sont tellement idiots, ils n’ont même pas trouvé le couteau. »
Ce mercredi, c’était au tour de Marco d’être entendu par le tribunal. Cet homme, dont la fiabilité est fortement mise en doute, ne s’est pas présenté lors de l’appel des témoins le premier jour du procès de Cédric Jubillar. Les avocats de Cédric le décrivent comme un « menteur manipulateur », prêt à tout pour obtenir sa liberté. En effet, il a été libéré quelques semaines après avoir partagé ses confidences avec la gendarmerie. Le procureur, quant à lui, a toujours réfuté toute négociation.
Une fois libéré, Marco a tenté de localiser la soi-disant « ferme incendiée ». Il avait contacté Séverine, alors compagne de Cédric, ce qui a mené à une garde à vue pour recel de cadavre. Ce remue-ménage, loin de clarifier la situation, l’a rendue encore plus opaque.
La star de la prison
À Seysses, Jubillar n’est pas un détenu ordinaire. Il en est conscient et s’en sert à son avantage. Les autres prisonniers le décrivent comme bavard, confiant, « égocentrique », parfois moqueur. Il consomme du cannabis, plaisante sur son statut de « célébrité », propose de signer des autographes en affirmant qu’ils ont de la valeur… Les gardiens notent un comportement « inapproprié ». « C’est moi qui l’ai tuée, tu le sais bien », aurait-il dit un jour à un autre détenu, de manière provocatrice…
Un autre détenu, Salem, se souvient des voix qui passaient d’une cellule à l’autre. Cédric parlait de ses amis – Sofiane, Sébastien et Mathieu – et de sa vie à l’extérieur. Des mois plus tard, Salem mentionne ces noms lors d’un appel téléphonique avec sa mère. L’appel, intercepté, a conduit à de nouvelles vérifications. Rien de concret n’a été découvert, mais les mots prononcés pèsent lourd.
Aujourd’hui, ces « confidences » de prison pèsent sur le dossier. Des déclarations rapportées, sans preuve ni témoin direct. Les avocats de Cédric Jubillar sont formels : « Ces témoignages ne valent rien ». Toutefois, pour l’accusation, ils dessinent le profil d’un homme provocateur, capable de tout dire, même en détention.
À Seysses, Cédric Jubillar a parlé, peut-être un peu trop. Et ce mercredi après-midi, devant la cour d’assises, ces échanges en prison seront au cœur du dossier. Les jurés devront décider de la valeur à accorder à des confidences chuchotées derrière des barreaux : de véritables aveux, de la vantardise, ou des mensonges de détenus en quête d’attention ?

Je m’appelle Marie et je suis une rédactrice passionnée faisant partie de l’équipe de Guineetime. Avec mon expertise dans les actualités people, je suis là pour vous faire vivre les dernières rumeurs et potins croustillants.
