Détenu à la prison de Perpignan, l’accusé a relaté les événements qui se sont déroulés à Lourdes, près du rond-point de l’Europe, le 28 août 2023. Ce jour-là, un mineur accident de la route implique deux véhicules ; l’un conduit par l’accusé, l’autre par une dame âgée de Lourdes. Après l’incident, les deux conducteurs s’arrêtent non loin de là. Le scénario qui suit est minutieusement orchestré : les deux parties partagent la même assurance, et l’homme contacte cette dernière par téléphone. Il transmet ensuite le téléphone à la victime, une employée de l’assurance lui demandant de verser 1 500 €, puis 500 € additionnels pour les frais de main-d’œuvre, afin de régler l’affaire à l’amiable et compenser la dame.
La retraitée suit les instructions et accompagne l’homme à la banque pour effectuer le second paiement, l’homme intervenant même directement sur le distributeur d’argent. Lorsque la victime réalise qu’elle a été dupée – une arnaque coûtant au total 2 000 € – elle se dirige vers le commissariat. Les enquêteurs, utilisant les images de vidéosurveillance de la banque et après analyse des fichiers de la police, identifient l’escroc avec une certitude de 80 %. Cet individu est déjà connu des services de police pour des délits similaires dans les régions de Nîmes, Montpellier et Perpignan, avec un dernier cas recensé le 5 avril 2022. Il se trouve actuellement incarcéré pour ces faits, avec une sentence de cinq ans.
L’accélération du processus de remboursement
Initialement, lors de sa première comparution, il avait nié toute implication, mais il reconnaît maintenant les faits. « Depuis, j’ai admis mes erreurs partout, confesse-t-il devant le tribunal. J’éprouve de la honte. C’était une période où j’étais sous l’emprise du mal. J’avais endommagé une voiture de luxe lors d’un mariage gitan et je devais 80 000 €. J’ai commencé à escroquer pour rembourser cette somme. C’est là que les drogues m’ont tout pris. Aujourd’hui, j’ai quitté ce cercle vicieux. J’ai retrouvé ma famille. Je travaille en cuisine ici. Je rembourse les victimes. Cinq ans de prison m’ont fait réfléchir. La vie en détention est un enfer. Je promets que c’est terminé. »
Des paroles transformées en actions : depuis sa cellule, il a même intensifié le remboursement des victimes. « Je prends note de ses efforts, » a commenté le procureur Puyo. « À cette époque, il s’agissait d’une spirale de dettes, » a ajouté son avocate, Me Maret. « Il parlait d’argent maudit. C’est le dernier dossier de cette époque sombre. Depuis son incarcération, il s’est pleinement investi et a montré un bon comportement. Il est prêt à accepter sa peine, bien qu’il craigne une possible extension de celle-ci. » Le tribunal a finalement décidé de le condamner à six mois de prison, mais la peine sera confondue avec celle qu’il purge déjà.
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