Le parcours législatif de la loi immigration s'annonce houleux, entre oppositions internes, rebondissements et modifications. Un point de vue captivant sur les coulisses de la politique.
Un texte controversé qui divise
Au cœur des débats parlementaires, le projet de loi immigration suscite de vifs désaccords. Après un travail de modifications par la Commission Mixte Paritaire, le texte a été voté par l'Assemblée Nationale avec 349 voix “pour” et 186 “contre”, alors qu'au Sénat le vote a recensé 214 voix “pour” et 114 “contre”.
Malgré l'assurance de l'exécutif d'obtenir une majorité (261 voix “pour” sans les voix du Rassemblement National), le texte crée la discorde, notamment parmi les députés de la majorité, certains refusant de voter “comme le RN”. En réaction, le ministre de l'Intérieur a promis que le texte passerait sans l'appui des voix du RN.
Menaces de démission et rejet du texte
Six ministres de l'aile gauche du gouvernement ont exprimé leur désaccord avec le texte, menaçant de démissionner en cas d'adoption. Les ministres concernés sont Clément Beaune (transports), Aurélien Rousseau (santé), Sylvie Retailleau (enseignement supérieur), Roland Lescure (industrie), Patrice Vergriete (logement) et Rima Abdul-Malak (culture).
Malgré cette tension, une motion de rejet du texte a été votée le 11 décembre, empêchant son examen. Le ministre de l'Intérieur, critiquant vivement l'opposition, a réitéré sa promesse : le texte sera voté sans les voix du RN.
Emmanuel Macron propose des ajustements
Face à ces tensions, Emmanuel Macron a proposé de retravailler le sujet des allocations et de retirer les dispositions irritantes du projet de loi. Par ailleurs, il a rejeté toute proposition de révision de la Constitution sur les questions d'immigration.
Élisabeth Borne n'a pas manqué de dénoncer une “grossière manœuvre” du RN, tandis qu'une condition de non-promulgation du texte a été émise si celui-ci était adopté grâce aux voix de l'extrême droite.
Réserves exprimées et promesses d’actions
De nombreux acteurs politiques ont exprimé des réserves face à ce texte. Les Jeunes avec Macron ont appelé les parlementaires de la majorité à ne pas voter le texte, tandis que 20 à 30 membres du groupe Renaissance ont également exprimé leurs réserves. Le président du groupe MoDem a même annoncé qu'il voterait contre le texte.
Pourtant, Gérald Darmanin a promis de doubler le nombre de régularisations des étrangers qui travaillent si le texte passait. De son côté, Emmanuel Macron a convoqué les ministres concernés par le projet de loi immigration, témoignant de l'importance de ce sujet pour le gouvernement.