C'est avec une grande tristesse que nous apprenons le décès de Bernard Pivot, illustre figure du monde littéraire français, à l'âge de 89 ans, le 6 mai 2024. Le parcours de cet écrivain, animateur et journaliste émérite mérite d'être rappelé.
Bernard Pivot : un parcours notable
Il est connu du grand public pour avoir créé l'émission populaire “Apostrophe”. Sa contribution au monde littéraire ne s'est pas arrêtée là, puisqu'il a également présidé l'Académie Goncourt. Sa passion pour la langue française transparaissait dans la célèbre compétition orthographique internationale qu'il organisait : les Dicos d'or.
Face à la maladie qui l'a emporté, Bernard Pivot a fait preuve de discrétion. Le Parisien fait mention d'un cancer, sans plus de détails.
Hommages et controverses
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a rendu un vibrant hommage à Bernard Pivot, le qualifiant de “passeur, populaire et exigeant, cher au cœur des Français”. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a également salué l'homme de lettres comme le symbole d'une époque, dévoué aux mots.
Pivot n'a pas échappé à la controverse. Il a ainsi été critiqué pour avoir invité dans son émission “Apostrophe”, en 1990, l'écrivain Gabriel Matzneff, qui avait publiquement avoué entretenir des relations sexuelles avec des adolescents.
Son engagement à l’Académie Goncourt et ses convictions
En tant que président de l'Académie Goncourt, Bernard Pivot a imposé une limite d'âge non rétroactive de 80 ans pour les jurés. Il a ardemment défendu la transparence et l'éthique au sein de l'institution, luttant contre les allégations de corruption du jury par les éditeurs.
Pivot était connu pour ses principes forts. En 1992, il a notamment refusé la Légion d'honneur, estimant qu'elle était une prime à la notoriété et qu'un journaliste en exercice ne devrait pas l'accepter.
Regrets et dernières pensées
Dans ses dernières interviews, Bernard Pivot a exprimé des regrets sur le temps perdu avec ses enfants du fait de son métier. Il avait également anticipé les hommages qui lui seraient rendus après sa mort. En 2016, sur Twitter, il suggérait qu'on ferait appel à lui pour commenter sa propre mort.
Au-delà de son parcours professionnel, Bernard Pivot était un homme du terroir. En effet, il passait une bonne partie de l'année à Quincié-en-Beaujolais où il était considéré comme un membre du village.