Flavien a été traduit en justice pour avoir ravagé une chambre dans un centre d’accueil d’urgence à Montbeton (Tarn-et-Garonne) et pour avoir proféré des menaces de mort contre les gendarmes venus à son secours. Ce mélange explosif a mené Flavien devant le tribunal de Montauban pour une comparution immédiate, seulement cinq jours après les faits.
« Je vais te tirer une balle dans la tête, mon frère, tu es mort. » Prononcées par l’accusé à l’endroit d’un gendarme, ces paroles ont été évoquées par Emmanuelle Yvert, la présidente du tribunal, durant la lecture des charges. Ces mots ont aussi été captés par les caméras portées par les forces de l’ordre.
Quatre bouteilles de vodka en un jour
« Dès le début, on a perçu son agressivité alors qu’on tentait de comprendre ce qui n’allait pas chez lui. Il était ivre, mais ses paroles étaient cohérentes », a déclaré un des gendarmes attaqués, demandant 400 euros pour le préjudice subi.
Au tribunal, l’attitude de Flavien contraste fortement avec celle du jour de l’incident. Il se montre calme, serein, regrettant sa présence ici. Il explique son comportement par une consommation excessive d’alcool. « J’étais complètement perdu, j’ai consommé quatre bouteilles de vodka depuis 10 heures du matin », a-t-il déclaré à ses juges.
Un taux d’alcoolémie de 2,3 grammes
L’alcoolémie de Flavien était exceptionnellement élevée lors de son arrestation : 1,15 mg par litre d’air expiré, ce qui correspond à 2,3 grammes par litre de sang, mesure plus couramment utilisée. Ce taux a été enregistré deux heures après son interpellation dans ce centre d’accueil.
Flavien a commencé à boire très jeune. « Il a perdu sa mère à l’âge de huit ans et son père s’est mis à boire », a expliqué son avocate, Me Amélie Villageon. « Je vidais les bouteilles de whisky pour l’empêcher de les boire, et finalement, j’ai moi-même commencé à boire », a confié l’accusé juste avant le verdict.
Sans domicile, mais employé
Bien qu’il soit sans domicile fixe, Flavien n’est pas pour autant exclu de la société. Il bénéficie d’un emploi à temps partiel, 28 heures par semaine, et a déjà travaillé sous surveillance électronique. « Tout s’était bien passé », affirme-t-il. Cependant, ce n’est pas la première fois qu’il est confronté à la justice.
Sur son casier judiciaire figurent 15 condamnations, dont quatre pour des infractions impliquant des « personnes dépositaires de l’autorité publique ». La plus récente est une peine de 18 mois dont 10 assortis d’un sursis probatoire renforcé pour trois ans pour des actes de violence, des outrages et des menaces de mort, également en récidive. Il avait alors une obligation de soins pour son alcoolisme, qu’il a interrompue une fois celle-ci non obligatoire, ce que la juge a regretté.
Un alcoolisme traitable
Malgré tout, l’alcoolisme de Flavien est considéré comme « traitable » par l’expert psychiatre. « Il a la perspective d’un parcours de soins », a plaidé son avocate. « Il est possible d’intervenir », a ajouté l’auditeur de justice Samuel Van der Vlist, représentant le ministère public. Mais il a également souligné les limites des interventions possibles avec les nombreuses infractions contre des autorités publiques. Il a demandé une peine de 15 mois de prison dont 5 assortis d’un sursis probatoire, et surtout, le maintien en détention.
Me Villageon a plaidé pour éviter la détention, arguant que le problème était avant tout sanitaire et demandant une grande clémence avec une obligation de soins sous un sursis probatoire renforcé, d’autant plus que Flavien a un emploi en CDI.
Après quinze minutes de délibération, le tribunal a rendu son verdict : 12 mois de prison dont 6 avec sursis probatoire pendant deux ans, assortis d’une obligation de soins, de travail et de dédommagement du gendarme à hauteur de 400 euros. Pour les six mois ferme, Flavien a été reconduit en prison. « Vous devez vous investir dans les soins, car le sursis probatoire sera trop court pour vous y contraindre. Sinon, nous devrons protéger la société de votre comportement », a conclu la présidente du tribunal.

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