Physique imposant, barbe poivre et sel et chaussures montantes de couleur orange. Ce mardi 1er avril 2025, Sébastien Leroy, âgé de 55 ans, comparaît devant le tribunal de Montauban (Tarn-et-Garonne), traînant derrière lui un lourd passé. Natif de Tours (Indre-et-Loire), il est conscient des enjeux : il est jugé en comparution immédiate pour violences, menaces de mort contre des gendarmes et rébellion. En situation de récidive, il encourt jusqu’à dix ans de prison.
« L’alcool me fait perdre le contrôle »
Depuis son appartement, il crie des menaces, redescend pour en venir aux coups. Maîtrisé, menotté, emmené. Durant le transport, il essaie de frapper une gendarme, puis donne un coup de tête à un autre. « Je ne me rappelle de rien. C’est à cause de l’alcool », confesse-t-il au juge Alain Fouquet.
Le taux d’alcoolémie mesuré est de 1,36 g/L de sang, plusieurs heures après l’incident. « Sous l’effet de l’alcool, je deviens autre », admet-il. Le juge, imperturbable : « L’alcool peut vous conduire à l’hôpital, la violence à la prison. » Un rapport psychiatrique met en garde : l’alcool rend Sébastien dangereux.
Plus que l’ébriété, c’est son casier judiciaire qui inquiète : quinze condamnations depuis 2010, dont quatre en 2024, principalement pour violences et outrages envers des forces de l’ordre. Trois sursis probatoires pèsent sur lui, menaçant de se transformer en peines fermes. La procureure Manon Noël est claire : « Le juge d’application des peines est favorable à la révocation de ces sursis. »
Des épreuves de vie marquées par la violence et le drame
Devant le tribunal, Sébastien tente de justifier l’alcool, la rue, la colère. Et surtout, il parle de l’incident qui a changé sa vie. Le 29 octobre 2001, il est l’un des survivants de la fusillade de Roux-Durraffourt. Un tireur ouvre le feu dans la rue : quatre morts, sept blessés. Sébastien entend un sifflement de balle tout près. Son collègue est touché mortellement. « Il est mort dans mes bras. Je lui ai fermé les yeux », relate-t-il, la voix ébranlée.
La réponse du ministère public est sans émotion. Deux ans de prison ferme demandés, dont six mois avec sursis probatoire. Deux sursis de 18 mois déjà prononcés sont révoqués. Au total, cela fait 36 mois de prison ferme.
Une peine sévère pour un homme déjà à terre
Me Rachel-Séverine Lheureux, son avocate, estime que la sanction est excessive. Elle plaide pour une vie brisée, un syndrome post-traumatique, une bipolarité diagnostiquée tardivement. « Si ce n’était pas une récidive, nous n’en serions pas là », souligne-t-elle.
Le tribunal décide finalement de réduire la peine. Décision : 33 mois de prison, dont 18 mois de sursis probatoire révoqués. Sébastien est directement envoyé en détention.

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