TOP 14 : les difficultés financières des clubs de rugby

TOP 14 : Crise financière alarmante chez les clubs de rugby !

Mis à jour le :

Depuis 1892, le championnat de France de rugby à XV, rebaptisé TOP 14 en 2005, oppose 14 des meilleures équipes françaises de rugby dans une quête acharnée pour remporter le prestigieux bouclier de Brennus, le trophée symbolique de cette compétition.

Un soutien financier crucial de la Ligue Nationale de Rugby

À l’image d’autres compétitions sportives telles que la Ligue 1, Roland-Garros ou encore le Tour de France, le TOP 14 attribue des primes financières basées sur les résultats des clubs. Cette allocation, surnommée « Méritocratie » par la Ligue Nationale de Rugby (LNR), peut être ajustée en fonction des conditions économiques du moment.

Malgré le nombre élevé de joueurs par équipe, qui peut atteindre 53 comme c’est le cas pour le Stade Toulousain, chaque équipe participant à la saison 2024/2025 du championnat reçoit 3,4 millions d’euros pour sa participation, en plus des primes liées à son classement.

Des clubs de rugby face à des déficits alarmants

Le rugby mondial, de l’Australie à l’Angleterre, traverse une période financière difficile, avec de nombreux clubs qui affichent des pertes significatives. Après la pandémie de Covid-19, plusieurs clubs anglais ont fait faillite durant la saison 2022-2023, notamment les Wasps, les London Irish et Worcester. Bien que certains clubs commencent à se redresser, la situation reste précaire pour d’autres. En France, seulement 4 clubs sur 14 affichent un bénéfice d’exploitation positif.

Lire aussi  Les secrets bien gardés de la fortune dorée de la France

  • Trois clubs enregistrent des pertes allant de 119 000 € à 1,9 million d’euros,
  • Quatre clubs montrent un déficit entre 4 millions et 8,3 millions d’euros,
  • Trois clubs présentent des pertes d’exploitation de plus de 10 millions d’euros.

Le niveau d’endettement cumulé du TOP 14 est considérable, représentant 70 % de son bilan comptable, avec une dette à court terme qui s’accroît, contrairement à la dette à long terme qui diminue.

La Fédération Française de Rugby et la Ligue Nationale de Rugby sont elles aussi confrontées à des difficultés financières.

Un engouement grandissant pour le rugby

Malgré les difficultés économiques, l’intérêt pour le rugby ne cesse de croître. La fréquentation des stades et l’audience télévisée des matchs de l’équipe de France de rugby atteignent des niveaux record, surpassant même le football selon l’Équipe. Entre mars 2025 et le début de cette saison, les matchs de l’équipe de France de rugby ont attiré en moyenne 6,9 millions de téléspectateurs, contre 4,8 millions pour le football.

Le chiffre d’affaires des clubs professionnels s’accroît grâce aux recettes des matchs et à l’augmentation des partenariats dans les ligues professionnelles françaises. Ces augmentations sont attribuables à l’enthousiasme croissant pour le rugby, tant professionnel qu’amateur, ce qui a encouragé Canal+ à renouveler les droits de diffusion jusqu’en 2031 pour un montant annuel de 139,4 millions d’euros à partir de 2027.

Les défis financiers demeurent malgré une croissance des revenus

Certes, les revenus augmentent, mais les dépenses le font également, et à un rythme plus rapide. Les charges d’exploitation ont grimpé de plus de 25 % entre la saison 2021/2022 et 2023/2024, tandis que les revenus d’exploitation n’ont augmenté que de 17 %.

La masse salariale représente près de 40 % des charges d’exploitation, suivie par les charges sociales qui comptent pour 16 %. Bien que le coût des salaires des joueurs reste stable, ceux des entraîneurs et du personnel administratif et commercial ont fortement augmenté.

Les dépenses liées à la location de logements pour les joueurs et les entraîneurs, à la réception et à l’organisation des matchs ont également connu des hausses significatives, exacerbant les difficultés financières des clubs.

Qui absorbe les pertes des clubs de rugby ?

Les clubs sont principalement détenus par des actionnaires privés et/ou publics. La structure de propriété varie : des investisseurs individuels pour certains clubs, des consortiums pour d’autres, et des entreprises ou associations tenant des parts significatives. En 2023, Michelin a pris le contrôle total de l’ASM Clermont Auvergne, en difficulté financière, en injectant 11 millions d’euros pour couvrir les pertes de 6,5 millions d’euros de cette année.

5/5 - (37 votes)

Laisser un commentaire

Partages