Les disparités salariales entre hommes et femmes dans le secteur privé montrent une tendance à la réduction sur le long terme, bien qu’elles subsistent encore, comme le montre une publication récente de l’Insee. Voici une analyse détaillée de cette situation.
Des salaires féminins toujours inférieurs à ceux des hommes
En 2023, dans le secteur privé, les femmes (représentant 42 % des emplois en équivalent temps plein, ou EQTP) perçoivent des salaires nettement inférieurs à ceux des hommes. En moyenne, le revenu annuel net d’une femme s’élève à 21 340 € (1 778 € par mois), tandis que celui d’un homme est de 27 430 € (2 285 € par mois), marquant un écart significatif de 22,2 % en faveur des hommes.
Origines des disparités de revenus entre sexes
L’Insee identifie deux principales raisons économiques pour expliquer cet écart.
Quantité de travail entre hommes et femmes
La première raison concerne le volume de travail des femmes, qui est inférieur d’environ 10 % (9,3 % en 2023). D’une part, les femmes sont « moins souvent en emploi » sur l’année que les hommes, et d’autre part, elles occupent plus fréquemment des postes à temps partiel. Néanmoins, pour un même temps de travail, le salaire moyen d’une femme reste inférieur de 14,2 % à celui d’un homme, selon l’institut.
La segmentation des métiers selon le genre
La seconde raison réside dans la « répartition genrée des professions », c’est-à-dire que de nombreuses femmes et hommes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs ni ne tiennent les mêmes postes. Par exemple, des domaines comme le secrétariat, le travail social, ou les soins auxiliaires sont presque exclusivement féminins, tandis que les femmes sont moins présentes dans d’autres secteurs comme la construction ou le transport, et que moins d’un tiers des postes de cadres dirigeants sont occupés par des femmes.
Ces explications s’inscrivent dans un contexte sociétal plus large, où la division du travail et sa répartition sont influencées par les structures sociales, indiquant que les causes économiques sont souvent les conséquences de dynamiques sociétales plus profondes.
Éléments aggravants des écarts salariaux
Outre ces éléments structurels, certaines conditions peuvent accentuer les inégalités salariales. L’Insee en souligne trois principales :
Le rôle de l’âge dans les inégalités
L’écart salarial augmente avec l’âge. À travail égal, cet écart est de 4,3 % chez les moins de 25 ans et s’accroît jusqu’à atteindre 24,9 % chez les plus de 60 ans. Cela s’explique en partie par une entrée plus tardive des femmes sur le marché du travail et par un niveau de formation plus élevé, sans que cela ne se traduise par un rattrapage salarial. L’impact de la maternité reflète également cet écart accru avec l’âge.
La parentalité comme facteur de discrimination
L’écart de salaire varie également selon le nombre d’enfants. Il est plus marqué chez une mère que chez une femme sans enfant, et il augmente avec le nombre d’enfants, influençant souvent les choix de carrière des femmes (ou en étant la conséquence). Les femmes sans enfant gagnent en moyenne 13,8 % de moins que les hommes, tandis que les mères de trois enfants ou plus, 40,9 % de moins que les hommes.
La taille de l’entreprise influence également
L’écart de salaire entre femmes et hommes est de 7,2 % dans les entreprises de moins de 10 salariés, et de 17,3 % dans celles de plus de 50 000 salariés. Plus l’entreprise est grande, plus l’écart tend à se creuser ! L’Insee n’explique pas précisément la raison de cet écart, mais il est possible que cela soit dû à la présence plus fréquente de postes de haut niveau, mieux rémunérés et majoritairement occupés par des hommes, dans les grandes entreprises.
Réduction progressive des inégalités salariales
Malgré ces disparités, l’écart salarial entre les sexes tend à diminuer, avec une réduction d’un tiers entre 1995 et 2023. Cette tendance s’est accentuée depuis 2019, avec une baisse annuelle de 1 %, résultant à la fois de l’augmentation du volume de travail féminin et de la réduction des écarts de salaire en EQTP. Par exemple, l’accroissement des rémunérations des femmes cadres, dont la proportion est passée de 23 % en 1995 à 38 % en 2023, illustre cette évolution.
En 2023, lorsque hommes et femmes occupent un poste équivalent dans la même entreprise, l’écart de salaire net est réduit à 3,8 %. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet écart, incluant la discrimination salariale, mais aussi l’expérience, l’ancienneté, ou la flexibilité des horaires de travail. Il est cependant difficile de déterminer précisément l’impact de chaque facteur non observé.

Je suis Aurélie. En tant que membre dynamique de l’équipe Guineetime, je vous guide à travers les évolutions économiques et culturelles. Ma passion pour l’innovation vous aide à anticiper les grands changements.
